Frustrations de salarié et premiers pas d’entrepreneur
Après une école de commerce, l’ESSEC, mes premières années professionnelles ont fait naitre beaucoup de frustrations : sensation d’être un numéro, d’être remplaçable, impression de raconter des histoires sans en comprendre le sens. Ces frustrations deviendront la base du projet Doumer.
En 2008, Guillaume m’a proposé de devenir entrepreneur. Avec Louis et Jean-Baptiste , amis de promotion, nous avons créé Enerpur. Nous avons lancé l’activité de pose de panneaux solaires, puis celles de travaux de couverture et d’étanchéité.
J’y ai dirigé l’activité de couverture. J’ai rencontré des couvreurs fiers de leur savoir-faire, libres sur leur toit mais aussi conscients d’appartenir à un collectif, porteur d’un héritage qu’ils transmettent aux plus jeunes. J’avais trouvé là un état d’esprit qui me parlait : fierté, liberté et collectif.
Après la séparation avec mes associés en 2014, j’ai conservé et continué cette activité de couverture. Je ressentais une évidence que c’était bien là que je voulais être, faire et construire.
Le début de Doumer et mes erreurs
J’ai renommé l’entreprise Doumer Couverture. Paul Doumer est le seul président de la République française à avoir été apprenti du bâtiment, comme graveur. Choisir ce nom, c’était reconnaitre la compétence des métiers du bâtiment et appeler à la plus grande des réussites, par le travail, les rencontres, les joies et les difficultés de faire avec d’autres.
Définir les modes de fonctionnement du groupe Doumer était un vaste programme. Entre rêve démiurgique et biais idéologiques, les sources d’erreurs étaient nombreuses. J’en ai commis deux majeures : confier des responsabilités trop importantes et m’auto-disqualifier.
Je fais facilement confiance et plusieurs fois, j’ai confondu mes besoins avec les compétences de mes équipes.
J’ai confié des responsabilités à des personnes qui n’étaient pas capables de les assumer, même si elles en avaient la volonté. Je les ai ainsi mises en situation d’échec. Cela a provoqué des difficultés sur des chantiers mais aussi des séparations difficiles.
Mon autre erreur principale a été de me disqualifier. En travaillant avec des personnes qui avaient des compétences techniques sur des sujets que je ne connaissais pas, j’ai laissé en sommeil mon exigence, mes capacités d’analyse et de résolution de problème. J’ai dévalorisé mes propres compétences. Cela a longtemps nuit à l’entreprise.
Identifier qui est compétent sur quoi et rappeler notre niveau d’exigence sont désormais des points clefs de notre collectif.
De Doumer Couverture
au Groupe Doumer
A partir de 2017, j’ai repris par opportunité puis de façon de plus en plus structurée, des entreprises d’autres corps de métier : plomberie, puis carrelage et métallerie. J’ai rencontré des chefs d’entreprise qui, au moment de partir à la retraite, tenaient à voir continuer leur activité.
Nous nous sommes mutuellement choisis, avec pour socle commun, l’exigence de qualité et le respect de chacun. Avec le Groupe Doumer, nous ajoutons l’organisation, l’énergie et la force du collectif pour donner un nouveau souffle à ces entreprises.
Depuis 2019, 4 ingénieurs travaux ont rejoint le groupe pour diriger chacune des sociétés. Ils apportent leur maitrise de l’organisation et une compréhension fine des interfaces avec les autres lots. Ils incarnent au quotidien la direction des sociétés et aiguisent progressivement leur talent d’entrepreneur.
Notre socle et notre développement à venir
Construit pour bien Construire
Le groupe Doumer rassemble aujourd’hui 80 personnes dans 4 sociétés en forte croissance. Nous nous appuyons sur nos 4 piliers pour être « Construit pour bien Construire ».
Avec les directeurs des 4 filiales, nous formons le comité de direction du Groupe Doumer. Nous souhaitons continuer à développer le groupe Doumer autour des axes suivants :
- Faire vivre au quotidien nos 4 piliers
- Faire croitre chacune des entités pour atteindre une taille cible d’environ 40 personnes par entité. Cette taille nous semble idéale pour allier solidité et souplesse, collectif et reconnaissance de chacun
- Ajouter d’autres lots techniques du bâtiment via des croissances externes ciblées notamment sur les métiers de l’électricité et du chauffage
- Évoluer d’une spécialisation métier à une approche macro-lots pour continuer à simplifier les interactions entre lots (par exemple passer de la couverture à la toiture en incluant la charpente et l’étanchéité)
